Le nom de quartier "Akébé", est incontestablement d’origine Vili du Loango.

Publié par Muêtchi 'PAMBU MBUMBE sur 26 Novembre 2013, 12:39pm

La source selon :

Direction, Akébé-Frontière devenu plus tard Akébé-Likouala. Le drapeau gabonais (Vert-Jaune-Bleu) surplombe la cour de Nguia Paul (70 ans), natif d’Okondja (Province du Haut-Ogooué, sud-est) . Il affirme que naguère, les Obambas, son ethnie, partageaient le quartier Likouala -Moussaka avec des congolais. « Mais, la cohabitation se compliquait davantage au point où nous avons choisi de créer notre propre quartier, Akébé-Likouala. A l’origine, il s’agissait de ‘’Kéba’’(Attention). Avec la déformation, Kéba s’est mué en Akébé », observe –t-il.

L’Analyse de Moêtchi M.M

La Likouala-Mossaka, est un cours d'eau du Nord de la République du Congo, qui se jette dans le Congo à quelques kilomètres en amont de Mossaka.

La Likouala aux herbes, est un cours d'eau du Nord de la République du Congo, qui se jette dans la Sangha peu avant son confluent avec le Congo.

La Likouala, est une région située à l'extrémité nord-est de la République du Congo, dont la capitale est la ville d'Impfondo.

Le Likouala, et une langue bantoue appartenant au groupe Mbochi, parlée dans le Nord-Est de la République du Congo

Likouala-Mossaka puis Akébé, est un quartier de Libreville où résidaient, avant la guerre stupide Congo-Gabon de septembre 1962 (à cause du football), de nombreux congolais, en majorité Mbochis.

Les Vili du Loango, originaires du Cabinda, Pointe Noire, Ndindi, Mongo, Mayumba et Setté-Cama, étaient établis eux, de longues dates (avant, pendant et après la traite négrière) dans les quartiers mythiques de : Montagne Sainte, Avenue-de-Cointet, Nombakéle, Petit-Paris, Mont-Bouet , Campagne, Glass, Toulon, Pleine-Niger, Louis.

Dans les années 40, 3 sur 6, Grands Chefs de quartiers, respectés, adulés, se partageant la place de Libreville étaient Loango :

Petit-Paris : Le Chef Lamou

Nombakélé : le Chef Loembe

Toulon –Glass : le Chef Louéyi

Malgré le fait que les premiers résidents et «bourgeois» des Akébé furent violentés et dépossédés de leurs biens, bâtis et terres, à l’occasion de la guerre de 1962, les vili du Loango, peu nombreux en ces lieux, sinon, respectés et bien identifiés dans les souches autochtones et de nationalité gabonaise, ne furent pas inquiétés.

Le nom de quartier Akébé, dont la sémantique (proche de Moêtchi) qui peut varier selon l’intonation, veut dire :

ah U kèbè ! Dangereux ! Attention ! (moêtchiè)

ou : Kéba ! attention, pardon

ou : kèbe, garder une chose

Le nom de quartier Akébé, est incontestablement d’origine Vili du Loango.

NB : votre contribution sera la bienvenue.

Autre source :

http://ipmsh.achanez.ep.profweb.qc.ca/wp content/uploads/2009/01/ethnicitemissie.pdf

Lorsqu’on parle de conflits en Afrique, on pense le plus souvent aux antagonismes interethniques. Or, l’observation minutieuse des affrontements qui se sont déroulés au Congo tant dans ses limites issues du partage colonial (Wagret 1963 ; Bernault 1996) qu’entre ce pays et ses voisins révèle que les membres d’une même ethnie se sont violemment opposés : déjà en 1962, pour un but refusé au cours d’un match de football opposant l’équipe nationale du Gabon à celle du Congo, les Téké, Punu, Vili, Kota, Nzabi et autres Fang du Gabon, avaient expulsé manu militari les Téké, Punu, Vili,Kota, Nzabi et autres Fang, du Congo. A l’inverse, et dans un esprit de vengeance, les Gabonais du Congo, toutes ethnies confondues, et dans la foulée les immigrés dahoméens (actuels béninois) avaient été chassés de Dolisie, Pointe-noire et Brazzaville (Ollandet 2007).

Cahiers d’Études africaines, XLVIII (4), 192, 2008, pp. 835-863