D’un autre endroit de Port-Gentil, Quartier-chiques (aux trois manguiers). Moi, le n’gembo (gamin ou chauve-souris en kikongo), J’étais accroché, un soir de semaine, aux barreaux de la fenêtre d’un Bar-dancing, où répétait l’orchestre assigné. Le chanteur-compositeur, délivrait sa prose en musique, dans une litanie quelque peu cocasse. Je ne sais s’il était mièné ou Obamba, mais il chantait en langue Orungu et ce fut ma chance d’en saisir le sens des mots dans le refrain suivant :
«Abamba doudou wé
Gabonais hé.
Tina ndé, né bik’abamba ».
Traduction :
“les Bambamba sont des Gabonais, pourquoi vous ne les aimer pas “ ?
Ambamba était un terme impropre désignant à l’époque tous les ressortissants du Haut-Ogooué (Obamba, Téké, Ndoumou, Mbahouin etc). Pourquoi cette complainte du chanteur ? S’adressait-il à la gente féminine ou quoi ? Les immigrants, mieux que les autochtones, étaient plus enclins à faire des petits boulots. On voit mal comment un autochtone aurait, pu amonceler tout seul les feuilles mortes, des badamiers de l’Avenue Savorgnan de Brazza, pu faire le Krouman dans l'arrimage et l'embarquement des billes de bois “au large“ ou travailler à Lazaret pour la voirie ! “si tana“ ou quoi ? (c’est de la folie ?).
Comme d’habitude, Rien, alors Rien, ne présageait que quelques cinq années seulement après, les ressortissants du Haut Ogooué, allaient animer, pendant quarante ans et plus, le macrocosme politique et financier national, avec à sa tête, un certain El Hadj Omar BONGO ONDIMBA, Téké, natif de Bongoville.
(Extrait, à paraitre dans mon prochain livre : les Loango)